Interview: Gaëtan Drouot, fondateur de Life On Mars.

Tu as fondé la société Life On Mars Production. Quels sont les services que tu proposes ?

Life On Mars accompagne les artistes dans leur développement de carrière et conseille des artistes confirmés sur des problématiques spécifiques (négociation de contrats, marketing digital,…). Chaque cas est différent. Un premier rendez-vous permet d’analyser le projet et de voir émerger les axes de travail. Pour un artiste qui vient avec une chanson « piano-voix », je vais chercher avec lui les univers de référence artistiques pour l’amener à travailler sur un climat, par exemple. C’est aussi l’occasion de déceler les failles sur lesquelles il va devoir travailler.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans cette aventure ?

J’ai une solide expérience dans 3 métiers : enseignant (transmission), musicien (savoir-faire technique et artistique) et compositeur (création). J’ai souhaité rassembler ces 3 champs de compétences au sein d’une même activité.

J’étais souvent cantonné en tant que musicien à un rôle d’exécutant. Je souhaitais avoir un rôle plus créatif et participer à la genèse des œuvres. L’envie de travailler avec des artistes, de leur transmettre une expérience et des conseils a nourri ce dessein. Un projet artistique est l’occasion de faire connaissance avec un nouvel univers, d’appréhender d’autres sonorités et de varier la palette d’instruments.

De quels instruments joues-tu ?

Je suis guitariste de formation : guitare électrique, acoustique, 12 cordes, manouche, basse électrique. Je joue également du piano, des claviers, des percussions, de la batterie. Les instruments de la Pop Music, en fait. Je chante beaucoup de chœurs également sur les titres que je réalise.

Quelles sont les différentes facettes de ton activité ?

Mon activité fait intervenir l’aspect rationnel et analytique à travers la pratique musicale et l’expertise technique, et l’aspect intuitif et émotionnel dans la création. Les 2 parties communiquent entre elles harmonieusement. Mes différentes tâches sont variées : je peux négocier un contrat le matin, travailler en studio l’après-midi, recevoir un artiste pour travailler sur sa communication et donner un concert le soir. Je suis heureux de pouvoir faire des choses différentes et complémentaires.

Qu’est-ce que l’essor du streaming a changé dans ta manière de travailler ? 

Auparavant, l’industrie musicale reposait principalement sur les ventes de disques. Aujourd’hui, ce modèle économique est révolu. Les artistes peuvent s’autoproduire plus aisément, diffuser leur musique sur Internet sans passer forcément par un contrat avec une maison de disques. Cependant, cette liberté nouvellement acquise doit s’accompagner du déploiement de nouvelles compétences pour ne pas sombrer dans l’amateurisme: construction de son réseau pour développer une fan-base, entrer en playlist, comprendre les enjeux du référencement, promouvoir ses supports, etc…C’est une vaste entreprise.

Comment envisages-tu l’évolution de l’industrie musicale dans les années à venir ?

L’industrie musicale renait de ses cendres avec le streaming ! Certains experts prédisent le retour à une situation d’avant-crise dans les prochaines années. Que ce soit pour les artistes, les producteurs et l’ensemble de la filière, l’environnement s’avère très porteur.

Propos recueillis par Nathalie Ferron ( journaliste/ auteur).